#0051 Jean PEROL


Jean Pérol est né en 1932. Il est l'auteur de plusieurs recueils de poèmes. Il a vécu de nombreuses années à Tokyo ainsi qu'à la Nouvelle Orleans.
PEROL Jean, La Nouvelle Orleans, 1992, Champ Vallon, Des Villes
Notes: "Par conséquent, comment s'étonner de cette plainte qui lentement a pris naissance et s'est rythmée, et devint chant, musique, pour flotter sur cet écart, sur tout l'injuste du malheur. Musique qui ne pouvait naître qu'ici, puisque métisse de tous les souffles. Et comme ces grands et hauts vols d'oiseaux qui s'élancent et s'élèvent des cyprières hérissées de leurs pieux noirs, le jazz, le Razzy dazzy jazzy spasm, accueilli à son début dans les seules maisons closes, a franchi la clôture, s'est élevé et s'est donné aux hommes" (p.17) "Oui, dans New Orleans, ses orages du soir, ses fleurs multipliées, son jazz s'exitant juste au cœur de la nuit" (p.37) "Des bribes, des bulles de musique de jazz, portées de temps en temps par le vent, parvenaient du Vieux Carré jusqu'à nous" (p.38) "Chaque année pour le Festival de Jazz et le Mardi Gras de New Orleans, se produit un groupe de jazzmen noirs, emplumés des pieds à la tête en jaune éclatant, rouge, noir, vert et autres couleurs tout aussi hardies […] Ils chantent en chorus d'étranges paroles de refrain, données ainsi par des revues de jazz du French Quarter et de la communauté noire: Two way Park E way ! / Two way Park E way !" (p.56-57) "Et puisque le jazz est sorti de son cocon à Congo Square et Storyville" (p.64) "Ce qui explique aujourd'hui encore ces tenues baroques, ces ombrelles à breloques, ces boas de plumes, qu'arborent les groupes de noirs pour les parades de jazz, que ce soit au Festival de Jazz ou dans les rues du French Quarter" (p.93) "Jelly Roll Morton, le pianiste de jazz, et qui débuta à Storyville, disait qu'il devait la trajectoire de sa carrière aux séances auxquelles l'avait fait participer sa marraine, prêtresse vaudou" (p.95) "Elle se souvient tout à coup que son seul réel plaisir et sa seule vraie paix étaient d'écouter les blues joués par les musiciens noirs de Storyville" (p.100) "Il eut un enfant qu'il prénomma Sidney. Qui sera le Sidney des années cinquante de ma jeunesse aux premières nuits nuits de la pinède de Juan-les-Pins […] Lui dont la clarinette devint célèbre par ses duos avec le Prof Tony Jackson, pianiste génial des grands bordels de Storyville. Sidney, lui qui disait représenter le savoir des mulâtres mûri par le chagrin des noirs, finalement très proche et plus court chemin pour remonter à Basin street et Congo Square […] Quand Sidney vint jouer à Juan-les-Pins, j'en avais vingt, sur la selle de ma moto. Quand j'ai écouté Louis Armstrong pour son dernier concert live au japon, j'en avais trente, dans un monde qui changeait" (p.105-106).
Chapitre Jazz me, daddy: "La vieille porte de Preservation Hall. Tarif modeste, entrée modeste, et la salle l'est encore plus […] Ici, bat un peu, encore, la mémoire du vieux et simple jazz, de celui qui fit naître, et que firent naître, les Armstrong, Bechet, Kid Ory, celui des gros cœurs, la source mère irrigante […] Quand, quelques années plus tard, il enregistre en 1927 son mémorable solo de trompette dans Savoy's blues avec Loly Johnson à la guitare, et Kid Ory au trombone dans ses glissandos New Orleans, Louis n'a plus qu'a mener le jazz sur les chemins de la gloire, et de la plus grande des fraternités […] The Razzy Dazzy Jazzy Spasm Band. ça commençait à swinguer fort. Le mot jazz était parti pour sa trajectoire étonnante et entrait dans l'histoire de la musique […] Mais il est certain que cette musique qui fit battre un peu plus vite le cœur des jazzbelles de Basin Street, a fait bouger le monde entier d'une maniètre peu ordinaire" (p.107-114).

Aucun commentaire: